Bretagne Vivante, programmes Life : phragmite aquatique

Plan du site | Impression | Mise à jour : 17/05/2023

Les marais de Rosconnec

 

 

 

Localisation et identité du site

  

Localité : 55 hectares de marais dans l'estuaire du fleuve Aulne, commune de Dinéault, Finistère, au lieu-dit Rosconnec.

Statut de protection du site : les marais appartiennent à la vaste ZPS de la « rade de Brest » d'une surface de 8 104 hectares, répartis à 90% sur le domaine public maritime. Elle accueille d'importantes populations hivernantes de plongeons, de grèbes et d'anatidés. La ZPS remonte le cours de l'Aulne jusqu'aux marais de Rosconnec situés à l'extrème est.

Statut foncier : ces marais appartenaient aux familles des environs et quelques parcelles étaient communales. Ils ont été achetés dans leur intégralité par Bretagne Vivante dans le cadre du programme Life (cf. acquisitions foncières).


Fonctions écologiques : 

  • réservoir de biodiversité des zones humides estuariennes atlantiques, douces à saumâtres,
  • épuration des eaux douces du bassin versant,
  • nurserie de poissons marins (après aménagements hydrauliques du Life),
  • zone d'expansion des crues de l'Aulne.
 
Intérêts naturalistes :
  • Habitats d'intérêt communautaire : jonçaie maritime (Eur15 1330-3 ; Cor 15.42), prairie haute à chiendent (Eur15 1330-5 ; Cor 15.35) et prairie subhalophile thermo-atlantique (Eur15 1410-3 ; Cor 15.52),
  • Autres habitats : scirpaie pionnière à scirpe maritime (Cor 53.17), mare avec herbier à potamot nain (Cor 22.42), groupement à glycérie flottante (Cor 53.14), roselière à roseau commun (Cor 53.11),
  • Habitats du phragmite aquatique : 19,8 ha de roselières, 30,0 ha de prairies subhalophiles,
  • Espèces floristiques : la laîche tachetée Carex punctata, inscrite en liste rouge des espèces végétales rares et menacées du massif armoricain, le potamot nain Potamogeton pusillus et l'orge faux-seigle Hordeum secalinum, rares en Finistère,
  • Oiseaux : reproduction du râle d'eau, de la rousserolle effarvatte, de la locustelle tachetée, du bruant des roseaux, du cisticole des joncs, de la bouscarle de Cetti, migration du phragmite aquatique, de la bécassine sourde, hivernage d'anatidés, du busard Saint-Martin, du courlis cendré, de la bécassine des marais, de la bécasse des bois,
  • Mammifères : la loutre d'Europe, le campagnol amphibie et la musaraigne aquatique se reproduisent sur le site ou à proximité immédiate

Activités socio-économique :
  • Agriculture (élevage bovin) abandonnée depuis le début des années 2000,
  • Chasse au gros gibier (sanglier, chevreuil et renard) par l'association communale de chasse,
  • Pêche : classement de l'Aulne en rivière de 1ère catégorie (salmonicole). Pas d'activité sur le site,
  • Un circuit de randonnée pédestre borde les marais.

Contexte écologique

 

Les marais de Rosconnec sont d'anciennes prairies de fauche en milieu estuarien, abandonnées depuis près de 20 ans pour certaines. Elles sont soumises aux débordements salés de l'Aulne en hiver et lors des marées de vives eaux (photo ci-contre). D'autre part, elles bénéficient de suintements d'eau douce permanents au pied du bassin versant.

En fonction de la répartition de ce gradient de salinité sur le site, la végétation varie de la prairie subhalophile à la roselière et la mégaphorbiaie et forme une mosaïque d'habitats qui est idéale pour les phragmites aquatiques. Ils y trouvent les gros insectes dont ils ont besoin pour constituer les réserves énergétiques indispensables à la migration.

Problématiques de gestion

 

 

Gestion des niveaux d'eau

Les anciens fossés de drainage qui entaillent les marais tous les 30 à 100 m, perpendiculairement au cours de l'Aulne, ne permettent pas le maintien de plans d'eau libres ni de mares mêmes temporaires, utiles pour la diversification des habitats et des proies du phragmite.

 

Gestion de la végétation  

Les marais de Rosconnec font partie d'un écosystème estuarien riche en nutriments et en éléments azotés (dont certains proviennent des pratiques agricoles du bassin versant). S'ajoute à cela un sol argileux et gorgé d'eau douce même en période de sécheresse (été 2004). Dans ce milieu eutrophe et humide, la dynamique des roseaux y est donc puissante. L'abandon de la fauche provoque depuis un envahissement par les roseaux qui risque de se faire à terme au détriment de la mosaïque d'habitats.

 

Cet orthophotoplan de l'IGN en 2000 illustre la double problématique de la gestion des marais de Rosconnec : l'absence de zones d'eau libre en raison des nombreux fossés de drainage et l'existence d'une importante mosaïque d'habitats à conserver et entretenir.